1 mars 2011

Cannes ? Nice !

Fourbus, éblouis, mais heureux, nos explorateurs cannois sont de retour la tête plein de souvenirs. Comme c'était le cas dans les précédents festivals ludiques, Bourgoin , Paris, LyonDamvixEssen, oui Essen en 2010, l'habitude est de venir partager, avec ceux qui sont restés à quai, leurs impressions, leur découvertes, leurs désappointement. Exercice convenu, mais toujours rempli avec brio par les explorateurs. Avec, en exclusivité mondiale un compte-rendu de Vince. Incroyable. Sinon, c'est paillettes, fêtes et name droping. 
Cannes, quoi... 

 




Vendredi: à peine arrivé, on joue.


Il était 7h du matin (pétantes !) quand Vince, François et moi décollons de Lyon grâce à la VinceMobile (GPS inside). Les troupes sont à l'heure, motivées, et nous récupérons au vol (enfin, disons plutôt en vol stationnaire...) Sylvia et Aurore, que François sortira du lit et fera grimper les pentes viennoises au pas de charge. On n'est pas là pour rigoler, mais pour rejoindre au plus vite les terres cannoises, et ce fameux festival du jeu qui nous attend de pied ferme. Je serai le seul habitué (ça aide la belle famille sur place !), mes 4 collègues vont découvrir pour la première fois la Croisette et son festival ludique. Le trajet est sans histoire, ponctué de quart de singes, de réflexions sur le base-ball et les reconstitutions de combats médiévaux, de jeux d'énigmes et de pauses cigarettes. On sent déjà qu'il y a deux équipes : les "pressés" (François, Vince) et les "vacancières" (Sylvia et Aurore). Je me place plutôt dans la première catégorie, mais finalement tout ce petit monde va trouver sans aucun problème un rythme collectif qui conviendra à tous.



C'est l'arrivée, pas de doute, ils sont frais comme des gardons...

Nous allons à l'essentiel : le stand Ystari et leur dernier titre : Olympos. Une partie est en cours, nous réservons la suivante, et sans jouer des coudes (Cannes, c'est pas Essen !) nous nous attablons  Vince, François, Thot (un avocat prototypeur) et moi. Ystari bénéficie de son "aura" pour attirer les gros joueurs, mais en contre-partie ne doit pas les décevoir, et ils sont exigeants les bougres ! Olympos reprend de nombreux mécanismes déjà rencontrés ailleurs (échelle de temps de Thèbes et Novembre Rouge, déplacement des troupes, conquêtes et achat de développement sans grande originalité...), ce qui fait que nous sommes en territoire connu. Trop connu ? Le thème ne rehausse pas l'intérêt du jeu, tellement plaqué que même le démonstrateur d'Ystari fait l'impasse dessus. Y'a des Dieux, y'a l'Atlantide au bas de la carte, on construit des merveilles antiques, sans jamais y croire. Il est bien évident qu'on ne peut juger un jeu sur une seule partie (ce commentaire est valable pour toutes mes critiques suivantes), mais de prime abord Olympos est un jeu trop classique, trop peu excitant, trop lisse pour sortir du lot. Je l'emporte assez largement, et le fait que la partie n'ait pas été très acharnée explique aussi ma déception et mon manque d'intérêt pour ce jeu. Impression confirmée par Vince: " Cargo noir et Olympos à mettre dans le même sac, mécanique agréable mais déjà connu, partie plaisante mais ne redonnant pas spécialement envie d'en refaire une tout de suite et surtout un thème complètement absent. On a le sentiment d'un jeu créer auquel on aurait greffé un thème pour appâter. Je passe donc mon chemin." François, lui est plus mesuré et prudent: "Merci à Gabriel pour l'explication, une partie de découverte ou comme souvent avec un Ystari, j'ai été à coté de la plaque. A approfondir dès sa sortie."


Sandwich

Nous retrouvons Sylvia et Aurore et perdons François pour une pause Sandwich : avec l'auteur de ce jeu que nous avait conseillé Damien (le jeu, pas l'auteur... Damien ne teste pas les auteurs, pas encore !). Il s'agit là de récupérer des ingrédients aussi divers que variés (miel, thon, calamar, rillettes...) pour former les sandwichs les plus immangeables possible. La pioche de cartes est semblable à Zack and Pack (en gros : foire d'empoigne), et après m'être fait torturer la main par l'auteur pour prendre un bol de moules, je me suis vite limité aux ingrédients moins concurrencés pour sauvegarder l'usage de mes mains. Bonne ambiance autour de la table, avec des sandwichs vraiment pas appétissants, et un jeu sympathique sans plus...

Cité
Retour à un jeu plus consistant avec Cité, un jeu dans lequel chacun va tenter de développer son quartier de ville, en achetant des « cases » grâce à la vente de marchandises. La diversification est la clé : pour construire le plus gros bâtiment, il faudra obtenir (en produisant ou en commerçant) pas moins de 9 marchandises différentes (tissu, pierre, bois…). Le matériel est agréable (vrais bouts de tissu, cailloux…), le développement de la ville intéressant (quel bâtiment construire, où ?), le commerce indispensable (j’ai négocié la construction de mon auberge près des quartiers de Sylvia et Aurore, ce qui leur a été profitable, mais en contre-partie elles me donnaient une marchandise par tour, miam miam !). Le défaut de ce jeu est justement la profusion de matériel, la table est vite remplie de tuiles et de marchandises, et comme tout le monde jouer en même temps, c’est un beau bordel. On ne sait plus trop ce qu’on fait, dans quel ordre, qui produit quoi, et finalement Sylvia jette l’éponge (ou plutôt le tissu !), pas satisfaite de son entame de partie et gênée par le manque de clarté dans les échanges de marchandises. Un jeu original, mais pas très « carré », qui ne m’a pas déplu. Ce n'est pas le cas de Vince: "La cité m'a bien plus au début, jeu ou il faut construire un quartier d'une ville on y produit des marchandises , on les échanges et on les manufactures.... un vrai jeu de commerçant ou tous les coups sont permis. intéressant mais trop bordélique, trop de ressources, chacun joue dans son coin afin d'optimiser au max. Bof bof au final." Mais où était François  pendant ce temps ??? Oui, où était François ? Il chassait les papillons avec son badge... 


Interlude: la chasse aux papillons

"Une cinquantaine d'heures passées à Cannes au cours desquelles j'aurais pu découvrir une bonne douzaine de jeux, retrouver plus d'une bonne vingtaine d'autres lyonnais et environs (Villefranche). Croiser et discuter avec beaucoup de trictraciens déjà connus (Thot, Ed, Mitsouko, Leodagan et dame Séli, Ludomane et Lia-Sabine  ..etc..). Et gràce à mon badge mettre un visage sur pas mal de pseudos (Oscar, Lilajax, Giludo, Paphititi [j'ai un doute sur le pseudo exact], Chifoumi,... et j'en oublie quelques'uns).

Ensuite j'ai poursuivi de mes assiduités (encore merci de m'avoir accordé un peu de votre temps ) et discuté de manière fort sympathique, avec Antoine Bauza, Karis, Chris Boelinger, le Dr Mops, Patrice de Iello et Richard Garfield (J'ai bégayé un anglais approximatif, alors que j'ai réussi à parler correctement avec mes 3 adversaires anglais à Wiracocha :roll:), JC Bouvier, et surtout le trio de Troyes, Xavier, Alain et Sébastien qui ont du me trouver sacrément collant. J'ai également croisé Mathieu d'Epenoux toujours aussi sympa, Croc, Ph. des Pallières, les ludonautes, Sophie tout court, Mr Phal et NodeBref encore un Week-end trop court pour le Geek que je suis, mais j'ai rempli l'essentiel de mes objectifs de jeu et si je n'ai peut être pas gagné la partie je ne doit pas être loin du premier. Ma première apparition à Cannes et panard ludique intégral pour moi. 

Pour finir anecdote amusante, cherchant à découvrir Takenoko, je rencontre à la table déjà installés Lilajax ses amis. Gràce à mon badge Trictrac magique je les persuade d'accepter ma présence à leur table. Après la partie et leur départ, je potasse les règles puis file vers le stand de Iello, pour essayer Pergamon.Qui vois-je à la table, mes 3 ex-partenaires. Je réactive mon badge qui les subjuge à nouveau, ainsi que l'explicateur des règles, un certain Chifoumi."  

Il a quand même trouvé le temps de jouer. Dans la catégorie "j'adore", on ne trouve que  Takenoko, dont il dit: "La surprise pour moi c'est Takenoko que je n'attendais pas. Attention, look Kawai, jeu méchant.  Il va plaire aussi bien à un public familial qu'au gros joueurs. Serait-ce la patte Antoine Bauza, cette capacité à fournir des jeux consentuels ? Takenoko en tout cas est plus profond que 7Wonders. Le tour d'un joueur commence par un tirage aléaétoire lui apportant un petit bonus (le temps qu'il fait) puis il joue deux actions (pose de tuile, déplacement-faire pousser du jardinier, déplacement-manger du panda, pioche d'objectifs, irrigation). But : réaliser 7 objectifs. Dernière précision il y a 3 piles objectifs (tuiles terrains, panda, jardinier) et la pioche dans tel ou tel tas est au choix du joueur. "que dire d'autre sinon que le présentateur a complètement foiré les règles, mais qu'on a tous aimé le jeu. Grosse interaction en vue, et une apparente simplicité  trompeuse. Chapeau messire Bauza."

Dans la catégorie "oui pourquoi pas ils sont plus nombreux:  Jarjais  : "j'ai bien aimé aussi, jeu d'enchère et de déductions. Je bat l'auteur et Giludo mais je ne suis pas un fan des jeux de déductions." "Pergamon : "jeu pas ininteressant sur l'archéologie mais manque un peu de contôle à mon goût." Régent : "jeu de majorité ou j'ai le plaisir de démasquer le clan de ce cher Thot. Il l'emporte malgré tout brillement." D'autres enfin le laissent de marbre: Wiracocha : "jeu de baston et placement Steampunk assez original, mais auquel il manque à mon goût un petit quelque chose pour vraiment accrocher. "

De retour pour l'as d'or

Tiens, François est de retour et nous nous attaquons à l’As D’Or 2011 : j’ai nommé Skull and Roses  : ses crânes, ses roses et son matériel d’apéro. 


L'as d'or 2011
Une chose est claire : soit on aime, soit on déteste. Personne ne criera au génie, mais beaucoup ont crié au scandale pour le titre prestigieux décerné à ce jeu minimaliste et simpliste. Je suis clairement la cible des joueurs potentiels : du bluff, du bluff, un peu d’ « acting », un peu de calcul et de prise de risque… l’ambiance qui se dégage de nos parties (car il y en aura pas mal tout le week end) est clairement sympathique. Ce n’est pas le jeu du siècle, mais ce sera le seul jeu que je ramènerai avec moi à Lyon, car il aura marqué le festival cette année. A essayer donc, à 5-6 joueurs uniquement. (pour info, Mr Phal et ses amis feront une partie d’au moins 2 heures au Off du samedi soir, ça avait l’air particulièrement tendu et prenant). Et qu'en pense François ? "2 parties entre lyonnais, j'ai bien aimé, mais les jeux de bluff ce n'est pas ma tasse de thé. je me suis donc fait rouler dessus." Vince ? "King of Tokyo et Skull and Roses, j'ai vraiment aimé: on enchaîne les partie et les parties sont agréables et mouvementées. On vous fera essayer!!!"


Interlude: entre le in et le off, le baby.


Petite partie de Baby-Foot, et nous retrouvons mon copain Pierre (descendu de Lyon avec Bruno le CowBoy) pour un resto entre amis. .


Le off

La particularité du festival de Cannes est de proposer des soirées "Off " de 21h à l’aube, autour des nouveautés et de nombreux prototypes. Les soirées sont donc particulièrement appréciées par les gros joueurs que nous sommes, propices aux rencontres et aux découvertes ludiques.  Quelques impressions:

Un faux air de RFTG ?
Space Squadron (prototype) : guidés par François, nous essayons le prototype de son ami Thot, qui sera édité dans quelques temps par Ystari (si tout va bien). Un jeu de gestion de main et de combo, lors d’un affrontement spatial entre deux vaisseaux de combat et leurs escadrilles. On est un peu perdu au début car le sens des cartes est important, l’iconographie pas toujours claire, mais le prototype est déjà très avancé et très jouable. On sent qu’il y a un bon potentiel de jeu, rappelant Gosu par le côté duel, pioche, pose de cartes et combos, mais pour un jeu très différent, rapide, calculatoire et original. Bravo et bonne chance à l’auteur !

François complète le propos:  "Troisième partie pour moi après celles de Damvix. Thot me présente son meilleur commandant de vaisseau comme adversaire. Une partie très disputée ou j'ai eu l'impression que la victoire pouvait finir par me sourire deux ou trois fois. Un tour assez fabuleux ou après avoir vu mon jeu je décide de jouer une carte puis de passer pour me mettre en position de tir favorable. Mon adversaire me prends de court et passe sans jouer une seule carte .  Je suis déstabilisé sur le moment. Il prends alors l'ascendant mais je m'accroche et reviens une première fois dans la partie. Mais l'expérience du vieux briscard parle, et les chasseurs adverses reviennent mettre en pièce mon magnifique croiseur. Je fini par me retrouvé à 1 point alors qu'il en reste 7 à mon adversaire, une pioche interessante sur le dernier tour me permet une activation en cascade de mes cartes posées, affaiblissant la main de mon adversaire et nettoyant l'espace de ses chasseurs les plus dangereux. au moment de passer je crois avoir réussi à sauver mon vaisseau.  Il reste malheureusement un atout à mon adversaire et lors des échanges de tirs, le pouvoir de déplacement masqué qui lui restait et que je ne pouvais pas détruire, lui permet d'envoyer une de mes escadrilles indispensable à la défense à l'autre bout du vaisseau. Après 75 mn de combats acharnés mon vaisseau est détruit mais mon adversaire a subi de lourdes pertes. Et son croiseur éclopé n'a plus comme choix qu'un retour à sa base pour réparations."

King Of Tokyo : nous enchaînons par le buzz pré-cannois, avec ce jeu d’ambiance à base de dés et de grosses-claques-dans-ta-gueule. C’est très sympa, très vivant, on prend des risques en se déclarant King Of Tokyo, et on retourne pleurer quand François nous aligne 4 baffes en un jet de dé. Peu d’emprise sur la partie, du fun et une bonne ambiance. J’ai hésité à le prendre, mais j’ai peur que le thème ne botte pas grand monde autour de moi. Vince a bien aimé, comme il le disait plus haut. François, lui aussi semble avoir trouvé les parties agréables.

Tournais (prototype) : voici le prochain jeu du trio d’auteurs du superbe Troyes. François a bien négocié pour nous permettre de découvrir le prototype, nous aurons la chance d’être entourés des auteurs, et d’écouter leurs conseils, leurs doutes sur certains mécanismes, et de les voir être attentifs à notre partie pour améliorer leur bébé. Il s’agit ici d’un jeu de pioche et de pose de cartes assez spécial : il va falloir récupérer des cartes de trois types (civil, militaire et religieux) pour composer son quartier (un carré de 3 par 3) en tentant de comboter pour gagner des sous, donc des cartes, donc des points de victoires. Très loin de la claque ludique de Troyes, j’ai trouvé le jeu plaisant (rapide et avec des règles très simples) mais pas très passionnant. Peu d’interactivité, des évènements complètement laissés de côté, il s’agit pour moi simplement de s’adapter à ce qu’on l’on pioche. Je n’ai clairement pas vu la profondeur du jeu, mais il est évident qu’il faut connaître le contenu des paquets de cartes pour établir une stratégie. Moi j’ai rushé, François a comboté, et on finit sur le même score, preuve que le jeu déjà pas mal équilibré. La sympathie des auteurs fait que je serai attentif à la sortie de ce jeu, mais ne vous attendez pas à un nouveau hit, pour moi il est clairement plus léger et moins percutant.

Ce n'est pas l'avis de François: "A Cannes j'ai pu essayer Tournai, le futur hit de Sébastien, Alain et Xavier. Les auteurs ont eu du mal à se débarasser de moi et je n'ai pas réussi à leur chouraver leur proto. Je suis condamné à attendre avant de pouvoir enfin y rejouer. C'est un jeu de développement qui va garder une certaine cohérence avec le précédent (même époque et l'on retrouve les 3 ordres de Troyes). Mais ici il ne s'agit plus de devenir le plus gros bourgeois, mais plutôt le meilleur aménageur. Un jeu un peu plus court que Troyes mais tout aussi prenant. Plus de dés, et l'on se construit un quartier ou l'on va pouvoir activer des cartes avec toujours un principe de combo léger. un air de famille avec Troyes, mais un jeu bien différent.  Sinon 3 auteurs forts sympas, réactifs à nos avis et studieux, prenant des notes durant les parties. Le jeu est déja très agréable en l'état, mais mon oeil de joueur n'est probalement pas assez acéré pour détecter clairement les petits soucis qui se posent encore. Peut être manque t'il encore un peu d'interactivité, et aussi les joueurs ne sont t'il pas assez incités à combattre les évéments. Je n'ai fait qu'une seule partie et je manque de recul pour apprécier ces choses là. En tout cas bravo à vous trois et au plaisir de vous croiser à nouveau."

 


Récit par Jean-Baptiste, François et Vince,
photos de Jean-Baptiste
 avec des coups de ciseau et des applats de colle par Damien...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Impressions ?