25 mars 2011

Jeudi 24 mars, Tokyo/1984.


Illustration de couverture 

Après Saitis, c'est au tour de Redneck de passer son proto à la moulinette des aventuriers du Rhône. Un jeu dans l'univers de 1984 de George Orwell, qui a beaucoup fait causer. Beaucoup plus que son illustre voisin, King of Tokyo de Richard Garfield, un autre type de confrontation. Épuisés, lessivés, les survivants nous racontent.




1. King of Tokyo 

"... aux moments de crise, ce n'est pas contre un ennemi extérieur qu'on lutte
mais toujours contre son propre corps."
G. Orwell
Jean Baptiste


Nous étions donc 5 aventuriers et assimilés hier soir à la maison : Redneck/Seb et son pote Loïc, arrivés à 20h10 pétantes pour voir ma petite famille en état d'excitation pré-dodo, puis Marsu et Jost, fidèles au poste. Après avoir lu Asterix le Gaulois en 10mn à mon fiston, après que l'ensemble des joueurs ait rassuré ce dernier sur leur capacité à "donner une pâtée aux eventuels monstres qui viendraient troubler son sommeil", nous nous posons autour de la table pour faire plus ample connaissance avec Redneck, qui anime notre forum (et désormais nos nuits !) depuis peu. 

Quitte à bavasser, autant ne pas perdre de temps en nous envoyant des bonnes baffes entre amis : nous nous lançons dans une partie de King Of Tokyo, histoire de bien connaître qui est de mauvaise foi autour de la table. Loïc est notre petit nouveau du jour, et son méchant dinosaure dentu aura bien du mal à rivaliser avec nos monstres musclés et gonflés à blocs. Heureusement, Jost, fidèle à ses convictions, parviendra brillamment à perdre avant Loïc, pour que celui-ci ne pleure pas dans son coin. Un beau geste qu'il faut saluer, quel bel état d'esprit messieurs dames !  Marsu, énormément favorisé par sa grande expérience du jeu, fera la course en tête, occupant fièrement l'espace tokyoïte (et oui, j'ai vérifié, on dit comme ça !!). Un lâche concours de circonstance (grosses baffes dans sa gueule de monstre) lui fera malheureusement quitter le monde des vivants prématurément. Reste le duel Redneck/JB : deux joueurs acharnés, deux styles différents : Redneck a accumulé pas moins de 35 cartes de pouvoir, et peux relancer chaque dé au moins 8 fois. Effectivement, pour les joueurs éliminés, c'est long. Très long. De mon côté, sentant assez tôt que la non-violence n'était pas de sortie ce soir, je m'étais muni d'une unique carte pouvoir "Oeuf", me permettant de revivre immédiatement si par hasard l'un de mes adversaires parvenait à me tuer. Une bien belle carte, mais qui s’avérera insuffisante contre les multiples lancers de Redneck. Je suis passé à une baffe de le tuer, pour ensuite me faire logiquement rouler dessus par notre nouveau King of Tokyo. Une partie un poil longue, mais un jeu vraiment réussi, de l'ambiance, des tentatives d'alliance, de la mauvaise foi... on aime ça !



2. 1984 

"Il y a partout la même structure pyramidale,
 le même culte d'un chef semi-divin, 
le même système économique existant
 par et pour une guerre continuelle".


G. Orwell
Jean Baptiste
Il est 10h, on est chauds bouillants pour découvrir 1984 le proto de Redneck, qui fait le buzz sur notre forum. 1984, comme le roman, quel hasard ! Ah, c'est fait exprès... je suis bête moi. Je me disais bien que c'était pompé sur quelque chose, ces histoires de parti totalitaire, de propagande médiatique, d'opinion publique contrôlée... totalement fictif ce truc ! Ça peut pas exister en vrai, non ?

Bref, Redneck nous sort son bébé, enfin, son proto, avec du matos au top, une vraie cohérence graphique, des paravents, du carton, des cartes plastifiées, et un grand plateau de jeu visuellement réussi. Il nous met dans l'ambiance, en expliquant tranquillement les règles de ce jeu original, donc un peu perturbant au départ. Des icônes à la RFTG un peu partout (non, François, cherche pas, tu ne pourras pas consommer/vendre dans ce jeu là...), des mécanismes qui s'emboîtent, des rôles secrets et des cartes jouées face cachée (inspiration Battlestar Galactica ?), plein de choses difficiles à décrire en 5mn (et je voudrais aller manger... mon ventre gargouille bizarrement là... bref). C'est un jeu de majorité (on va essayer de rendre son camp majoritaire dans une majorité de lieux de la ville), mais avant tout de recherche d'information (et un peu de mémorisation). Chacun a choisi son camp secrètement en fonction de ses convictions (résistance/big brother) mais surtout aussi sa main de carte initiale. On peut donc être tous dans le même camp, sans le savoir. Acquérir la quasi-certitude qu'un joueur est dans notre camp, ou est un adversaire, est primordial. Ça permet dans un cas de l'appuyer, dans l'autre de tenter de le "vaporiser", c'est à dire rendre quasi-nulles les cartes à l'effigie de son personnage. J'explique mal là, mais y'a tant de choses à dire... On se déplace, on se montre nos cartes en main (on gagne ainsi quelques infos sur le camp des autres joueurs), on agit sur les lieux (plein d'actions possibles pour gagner des infos, poser des cartes, dénoncer un adversaire...). Sans rentrer dans les détails, le jeu est touffu, l'ensemble est cohérent, même si certaines choses doivent encore être peaufinées (je préciserai plus tard). 

La partie a duré près de 4h00, ce qui me semble beaucoup pour un jeu comme celui-là (mais c'était une première partie). Les méchants (redneck, jb, loïc) l'emportent de justesse au final, car Marsu et Jost, même à 2 contre 3, auraient tout à fait pu l'emporter (des mécanismes compensent leur sous-nombre). Beaucoup de chose à dire, mais Redneck tient là quelque chose de ludiquement original, basé sur un thème parfaitement exploité, même si le rythme de la partie l'a rendue un peu poussive hier soir. Merci Redneck en tout cas, à suivre !






Redneck

Merci beaucoup pour ce CR et ta sympathie à l'égard de mon jeu! Je reviendrai aussi plus longuement par la suite pour l'échange technique (même si je pense qu'on fera grosso modo tous les mêmes constats, je pense qu'on est en phase sur les attentes en terme de rythme, condensé ludique,...)Je rebondis juste sur 2 trucs vite fait:

  • Pour la durée très honnêtement je ne me l'explique pas, y'a du y avoir une faille temporelle ou un truc du syle... le continuum rompu, tout ça... Vraiment désolé parce que samedi ça a vraiment duré 2h. (Bref, très instructif cette partie d'hier, vraiment). 
  • Pour la comparaison avec BSG on me l'a déjà faite (ce qui me semble surement inévitable au vu du concept des camps cachés et si tu me dis que par dessus ça on joue des cartes cachées) mais j'avoue que je ne sais pas dans quelle mesure car je n'ai pas eu l'occasion d'y jouer ni de voir de près comment il fonctionne. Il faudra que je m'y intéresse de plus près par curiosité, au cas où y'aurait des points communs vraiment gênants, mais en même temps comme j'étais plutôt guidé par mon thème pour essayer de trouver quelle mécanique permettrait de générer les interactions souhaitées je suis pas sûr de trop pouvoir/vouloir adapter mon contenu à cette donnée de contexte (d'autant que si j'arrive à une édition un jour plus personne ne se rappellera dans 10 ans qu'il y avait Battlestar Galactica dans le même esprit)
  • J'ai l'impression, encore une fois de manière extérieure (et c'est marrant parce que tu l'as cité hier soir) qu'il peut y avoir aussi quelques points de ressemblance d'esprit avec un Mystery Express mais avec des interactions plus directes, pour les aspects d'information partielle, la part de déduction, l'importance de rester "dedans" y-compris pendant les tours des autres... mais j'y ai pas joué non plus :-)






Post-scriptum: La discussion plus "technique" se poursuit sur le forum  ici

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