27 mars 2011

24 mars, "vieux" jeux.



Il est agréable parfois de prendre le temps de creuser un jeu, de l'approfondir, de revenir sur une première impression. Une évidence ? Pas toujours, tant la nouveauté nous attire. Mais cette fois King of Tokyo et Skull and Roses sont restés au placard au profit d'autres qui datent d'il y  a quelque mois ou années. Une éternité ?





  • Quand les rentiers prennent le pas sur les travailleurs.
Dodo semblait bien décidé à prendre Navegador a rebours. D'emblée, il a décrété que contrairement à ce à quoi la carte et le titre nous invite, il resterait à quai. Pas question de se fatiguer à construire des bateaux, à naviguer, ou entrer dans la course.  Au lieu de ça, pendant qu'on narrait les exploits des grands explorateurs qui découvraient Goa et Macao, lui investissait dans les églises qui, il faudrait reprendre le livret historique pour en trouver la justification, fournissaient des forces vives à ce projet. Les Portugais faisaient plutôt dans le bâtiment, construisant des usines pour transformer les produits que nous ramenions docilement et des églises qui facilitent le recrutement. On l'a même vu rebrousser chemin. Très vite, son nombre d'ouvrier fut au maximum, ce qui lui permettait sans difficultés particulières, de blinder ses privilèges. Une stratégie très efficace, dans la mesure où elle était délaissée par nous autres. C'est d'ailleurs une de mes interrogations: est-ce qu'on peut jouer le contre ? Oui semble dire François qui a pris la dernière église. 


Les flux économiques sont vraiment au centre de ce jeu: obtention de monopoles, primeur de l'accès aux matières premières, surveillance des cours ont été, une nouvelle fois, d'une importance capitale. La maîtrise de la fin de partie par les explorateurs me semble très importante, en particulier pour les explorateurs. Et la fin de partie se prépare tôt, à travers la construction de chantiers navals et la production de bateau qui permettront de gagner Nagazaki. Au final, ce sont ceux qui ont ouvert des voies et se sont assuré de pouvoir garder une position dominante qui finissent devant. Stephane qui a viré en court de route et moi qui n'ai pas réussi à prendre l'ascendant sur François et me suis contenté de suivre avons terminé assez loin. Mon enthousiasme pour ce jeu est un peu retombé, même si je le considère toujours comme très bon et bien réalisé. Peut-être que c'est lié au sentiment de ne pas avoir exploité au maximum les possibilités du jeu: le blocage de Dodo, la recherche d'une voie où je ne suivais pas François, la gestion de la fin de partie. 


François
Je pars sur les colonies et l'exploration maritime, Dodo sur les usines et les églises, Stéphane comme Dodo et Damien comme moi. Sauf que Stéphane se réorientera en cours de partie en faisant un peu de colonies/exploration.Je monte assez vite en colonies, car j’arrive à rafler 6 des 8 colonies de sucre. Puis je néglige l'or pour me réorienter vers les épices. Ceci m'assurera de bon revenus au cours de la partie, me permettant d'acheter régulièrement les colonies deux par deux. Je monte aussi un peu les chantiers navals pour m'assurer une belle flotte, mais je prends du retard sur les privilèges.  J'ai hésité à accélérer la navigation pour finir vite à un moment donné, peut être cela aurait changé la donne mais ayant à ce moment peu récupéré de privilèges j'ai craint être en retard au score.


Au final Dodo 133, moi 125 et les deux autres derniers ensembles à 101 points.





  • Über Teutonica
De l'AG, je  gardais un plutôt bon souvenir de Hansa Teutonica. De tous, c'est le plus abstrait. Allemand jusqu'à la caricature, il pousse l'absence de thème et la sur-représentation des cubes jusqu'à l'absurde. Principes de majorité de blocages et de réseau mâtinés de multiples manières de gagner des points.  De l'ordinaire, quoi. Mais, un je ne sais quoi fait que le charme opère. Est-ce la carte agréable ? Le relatif mouvement qui est produit ?  En fait, 
Probablement un jeu qui gagnerait à être exploré car il est assez technique et une bonne connaissance des enjeux, des multiples manières de gagner des points, est sans doute nécessaire pour le pratiquer et l'apprécier à sa juste valeur. Ce n'était pas encore tout à fait le cas. Des trois, donc, c'est celui qui est le moins soutenu par son thème. Les enjeux sont minces -- faire des points -- et les possibilités tellement nombreuses qu'on aurait apprécié une aide de jeu. Cela d'autant plus que, comme les mécanismes ne reposent pas sur une justification historique ou thématique, il est dur de s'en rappeler une fois sur l'autre. C'est probablement celui des trois vers lequel je suis le moins spontanément attiré, pourtant, c'est peut-être la partie que j'ai préféré. D'ailleurs, c'est celle où je me sentais le plus impliqué  et attentif. Nous avons eu une situation intéressante à la fin: alors que j'étais en position de finir la partie ou pas, mes adversaires m'ont conseillé. Je suis allé vers la situation qui ne pouvait que maximiser mes points, même si elle était plus défavorable à François que l'autre. C'est intéressant je trouve de se placer vite dans les villes rémunératrices pour être en position de conclure vite, ou, en tout cas, de mettre la pression. Dans son genre, c'est un excellent jeu. 




François
Le jeu ou je suis un peu lent à me mettre en place. Je suis parti pour me faire chasser, monter mes ligens actions pour faire des points plus la ville à score direct. Sauf qu'évidemment je n'ai commencé à me mettre en position d'enchainer les points directs qu'en fin de partie et je n'aurais le temps que le faire une fois. Je termine en troisième place avec l'inévitable Dodo en tête. Le courant ne passe décidément pas entre Hansa le très Germanique et moi. Pareil d'ailleurs semble t'il pour Stéphane. Bref toujours pas d'atomes crochus avec lui.



  • La culture au bout du canon
François voulait quelque chose de plus léger. Dodo avait quelque doute sur les configurations Étions nous échaudés par la (relative) neutralité de Hansa Teutonica ? Toujours est-il que la partie qui suivit d' Endeavor fut toute en brutalité. Menée tambours battant et au son des canons, cette partie fut très intéressante. Très vite, les personnes se sont équipées en fonction d'une perspective militaire. Très vite aussi, j'ai compris que j'étais dans un mauvais timing que la durée courte du jeu ne m'aura pas permis de rattraper. J'étais obnubilé par l'idée de ne pas répéter l'erreur de la partie précédente en ne pouvant pas accéder aux bâtiments de niveau trois qui permettent des coups doubles que j'en ai complètement négligé l'essentiel, à savoir que les points et surtout la possibilité développements se gagnent sur le plateau. Une stratégie à long terme dans un jeu à court terme: un bon exemple d'erreur persistante. Ça a vite senti le cramé. Ceci dit je n'ai pas fait que des mauvais coups, une canonnade bien placée en Europe m'a permit de récupérer deux routes commerciales et deux jetons. Je suis toujours surpris par la rapidité avec laquelle se concluent les parties. Huit tours, c'est ça ? Deux régions restèrent inexplorées au final, avec des bateaux coincés sur la route


François
Pour finir. Damien passse totalement à coté de la partie, notement par manque de culture et de tuiles actions au départ et finira dans les choux. Il fera juste preuve d'agressivité notamment à mon égard avec son artillerie. Je ferais de bonne opérations en raflant pas mal de tokens sur le plateau, et des cartes en adéquations avec mes besoins. Mais mes 3 adversaires m'attaqueront tous au moins une fois voir 2 ou 3 par Stéphane et Damien.Je termine deuxième avec 60 points loin derrière Dodo et ses 69 points. Car lui pourtant danger publique n°1  sera peu touché par l'agressivité de mes collègues.





  • Le jeu fantôme
Un jeu fut très présent en filigrane, bien que non joué. Il s'agissait de Struggle of Empires, de Martin Wallace, dans sa forme originale où à travers Conquest of the Empire II qui en reprend les mécanismes. Comme il aurait mieux valu être cinq ou sept, et peut-être aussi pour divergences de vues entre François et l'auteur, nous ne l'avons pas pratiqué. Les samedis vont bien pour les gros jeux amples. D'ailleurs, tant Navegador que Endeavor sont un peu frustrant pour cette raison: ce sont des thèmes qui appellent des temporalités longues et des constructions lentes. Le format très "calibré" enlève un peu du plaisir de la conquête, de l'exploration. 



  • Redneck aime décidément beaucoup les parenthèses

Petite parenthèse dans l'après-midi, le comité de surveillance des jeux d'amusement est venu nous faire une petite inspection en la personne de Sebastien Redneck. C'était sympathique de le rencontrer. j'espère que son rapport sera favorable et qu'il n'a pas cru que nous menions des activités contraires aux principes du parti -- en même temps avec des jeux à la gloire du capitalisme, cela ne devrait pas poser  de problèmes -- et que notre accueil n'était pas trop léger. A bientôt autour d'une partie.

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