9 oct. 2010

Samedi 7 août: Cultiver son jardin ou partir à la conquête du monde ?






AGRICOLA


FRANCOIS: version familiale pour initier Damien et pas trop se prendre le chou. Explications de règles par Sylvia herself. Perso je me lance violement dans la céréale, Aurore dans l'agrandissement de ferme, Sylvia plutôt dans le mouton, sans négliger les céréales. Damien se lançant dans la viande le l'agrandissement. Sylvia aura un acouchement difficile étant la dernière à agrandir sa petite famille, moi c'est le coté éleveur qui n'arrivera que tardivement.

Score final Aurore 35, moi 34, Sylvia 31 et Damien 23.

Aurore sera plutôt constructrice avec batiments en pierre et 4 personnes, avec par contre un grand champs (8 cases) contenant 2 pov'r moutons.

Sylvia comme moi finira avec une ferme diversifiée, 3 personnes. Je fini avec un peu plus de champs qu'elle, un peu moins d'élevage, mais j'ai des boeufs et elle des moutons.
Sylvia, aurore et moi terminons avec un max de légumes et céréales (avant de manger j'atteinds même 15 céréales en stock).

Damien fini avec une ferme en pierre, avec une famille nombreuse (5 personnes) entassés dans 3 malheureuses cases. Des champs et prés malheureusement vides. Il a vraiment souffert pour nourrir tout son petit monde, et fini sans légumes, céréales et animaux.

Un matériel foisonnant

DAMIEN: L'essentiel ayant été dit, et bien dit, par François je me sens un peu plus libre de me perdre dans les détails.
Premièrement, ouvrons la parenthèse pour un coup de chapeau à Aurore qui, mine de rien, sans en avoir l'air, nous met régulièrement des taules. Note pour les futurs adversaires: ne vous fiez pas à son air innocent: la tueuse des surfaces de réparation, c'est elle ! D'ailleurs, intuitivement, autant à Agricola qu'à Imperial, plus que nos usuals suspects Sylvia et François, c'est elle que je copiais pour orienter mon jeu. Un signe qui ne trompe pas. (Comme en CM2, j'ai cependant rajouté des fautes à ma copie pour que le plagiat ne soit pas trop évident. D'où les 23 points. Mais sans ça, deuxième à l'aise !) Attention, elle a aussi une manière désarmante de vous subtiliser le Brésil en ayant l'air complètement désolée, comme si ce n'était pas tout à fait de sa faute, qui vous laisse sans réactions. Je veux dire, quelqu'un d'autre me l'aurait fait, il y aurait eu, pour paraphraser Joeystarr, quelque chose dans l'air qui aurait senti le sang. Et là, rien. On prend docilement les cookies qu'elle nous propose et on va passer ses nerfs sur l'Inde. On a beau être prévenus, on oublie. Attention, messieurs dames si vous croisez son chemin.

Durant cette année passée avec vous, je me suis aperçu qu'il y avait deux types de jeu. 1. Le "Ahouicestsympaetsinononjoueaquoimaintenant ?" 2.Ohlàquandestcequonyrejoueviteàcuilà ?" ce n'est pas une question de qualité: il y a de très bon jeux dans la première catégorie, parfois objectivement meilleurs que ceux de la deuxième, sauf que l'accroche se fait moins, que le plaisir est surtout intellectuel, celui de reconnaitre que le jeu est bien fichu. Comme vous le savez, ça ne s'explique pas. De la même manière que pour Dungeon Lords avant lui (avec qui Agricola possède quelques traits commun comme le plateau individuel, l'interaction, etc, si bien que je me suis demandé à quel point l'un à influencé l'autre), je n'ai pas pas tout aimé du jeu, pas tout compris non plus, et vraiment pas bien joué, mais j'avais vraiment très envie de remettre le couvert. Tout est dit. C'est aussi simple que ça.

C'était très surprenant et intéressant de voir que vous étiez à contre courant de l'opinion généralement admise selon laquelle la version familiale est moins bien. Mais je serais quand même curieux de l'essayer car le seul reproche que je ferais à cette version familiale serait la crainte que, du fait des conditions de victoire et de la linéarité des aménagements majeurs, elle ne soit un peu répétitive. Autre enseignement, les meeples animaux et légumes ont l'air de petits détails, mais participent vraiment du plaisir à jouer.

Vive les animeeples




IMPERIAL 2030


FRANÇOIS
:
Topo. de Damien et démarrage de la partie. Je m'oriente vers l'Europe et le Brésil, Aurore la chine et le Brésil, Sylvia l'Inde, Damien les USA, la Russie et la Chine.
Mon boost du brésil au départ va très vite attirer les rapaces (surtout ceux nommés Damien). La chine va également connaitre une belle envolée en début de partie. quelques prises de contrôles diverses et variés m'amènent au contrôle de l'inde , Aurore au contrôle du Brésil.
Petit à petit Inde et USA refond surface, tandis que russie et europe servent de pompe à fric à Damien et à moi (enfin il me semble).
Vers les 20h00 je fini par reprendre le contôle du Brésil.

Sauf... qu'une erreur de règle de Damien nous contraint à mettre fin brutalement à la partie. En effet sur le niveau d'efficience meêm le Brésil n'est qu'au niveau 1 avec près de 3 heures de jeu !!!
En décomptant systématiquement les troupes pour le positionnement du niveau de taxation, le Brésil n'a pas dépassé 11 sur sa meilleure taxation. Tout est faussé et d'un commun accord nous achevons la partie en la décapitant violement. Elle ne sera jamais finie.
Une sympathique après midi comme toujours, à peine ternie par la petite mésaventure d'impérial

La fameuse roue d'action dans une phase de course à l'armement


DAMIEN: Trois heures pour expliquer les règles, installer le matériel, corriger les erreurs au fur et à mesure, en commettre d'autres, et découvrir ensemble les principes généraux du jeu, c'est beaucoup et cela pourrait être frustrant, surtout quand cela se termine sur une partie tronquée. Là où l'on voit que Impérial 2030 est un grand jeu, c'est que nous n'avons pas vu le temps passer et que ce morceau de partie fut passionnante et riche d'enseignements ! Quel autre jeu aurait survécu à ce crash test ? Et ce n'est pas totalement de la mauvaise fois, voire pas du tout. (Ce qui est dommage, c'est que je n'ai pas vue cette erreur plut tôt. J'avais beaucoup entendu dire que le jeu était plus long, donc je me suis pas méfié. Dès la première taxation américaine, où je fais zéro,ce qui m'a beaucoup surpris, j'aurais du me percuter.) Je pense que sans cela nous serions arrivé au moment où le jeu devient plus tendu (à vue de nez je dirais le premier tiers de l'échelle des points de puissance et donc la moitié de partie) et où des tendances commencent à se dessiner.

Ce qui est vraiment dommage, c'est que cela a altéré ce qui est une des qualités essentielles de ce jeu, à savoir son rythme. Il était, du fait de cette erreur de règle, du fait aussi que c'était une partie de découverte, assez plat. D'ordinaire il va crescendo avec une tension qui s'installe peu à peu, ce que nous n'avons pu entrapercevoir. Un peu comme dans Agricola et ses phases qui se raccourcissent où la contrainte de la nourriture se fait de plus en plus pressante, la progression sur l'échelle de puissance à Imperial est exponentielle et le rythme s'acélère de plus en plus (schématiquement, on passera une moitié de la partie sur le premier tiers et les deux derniers tiers sont bouclés dans le reste du temps.)

A cette sensation d'accélération se combine le fait que les opportunités d'investir et les fenêtres de tir (carte investor / obligations disponibles au moment T) se réduisent de manière drastique au fur et à mesure, comme vous avez pu en faire l'expérience. Au début, on a beaucoup de choix, puis de moins en moins. Dans les deux cas, on semble ne jamais avoir assez de cash, ni dans nos caisses, ni dans celles du pays. Il faut donc prendre la bonne décision au bon moment, les possibilités de prendre des parts dans un pays ou de le contrôler ne reviennent que peu de fois dans une partie. Surtout, avant que la carte Investor ne revienne un pays peut complètement flamber et attirer les vautours qui vous précèdent dans l'ordre du tour.

C'est la raison pour laquelle on mise plus au début sur des potentiels qu'on pressent -- quitte à les influer militairement à la hausse ou à la baisse -- que sur des valeurs actuelles. Il n'est pas rare que quand on s'apperçoive qu'un pays est bon, qu'il se révèle, on s'aperçoive aussi que l'on ne peut plus y prendre qu'une part minoritaire ou trop chère) D'ailleurs, un tour qui serait, par choix ou par nécessité, vierge d'investissement, comme nous en avons presque tous vécu, peut faire très mal. Nous n'avons pas eu le temps d'en visualiser les conséquences, mais j'ai quelques souvenirs cuisants. Certes, on peut toujours freiner/détruire un pays dans lequel on n'a pas investit on risque alors de se confronter à un conglomérat d'intérêts croisés et c'est beaucoup plus de temps et d'énergie qu'un investissement judicieux. A Impérial comme ailleurs le temps c'est de l'argent et, si le jeu est long il va quand même très vite. Bon, ce n'était pas évident à voir hier, mais croyez moi.

Il faut dire que ce jeu à clairement les défauts de ses qualités. Parmi ceux là, on notera que c'est un jeu dense, complexe, long à prendre en main. Comme je l'ai dit, il est difficile de faire une première partie entre débutants qui apporte autre chose qu'un dégrossissement de la question. Aussi, cela ne reflète pas du tout ce qu'est le jeu, ou plutôt ce qu'il peut être. De la même manière, les parties en ligne sur BSW, où rodent de vrai tueurs, si elles sont plus rapides et simplifiées, escamotent complètement la part diplomatique/poker qui est un des ingrédients du jeu.

Non, sans doute qu'on ne commence à rencontrer Impérial qu'après plusieurs parties. Il est donc un peu en dehors des canons actuels qui seraient du coté du plaisir immédiat en moins de deux heures. On ne se refait pas: j'aime bien les vins -- et maintenant les bières -- lourds, complexes, longs en bouche et j'aime Impérial pour les même raisons. Dans les deux cas, cela demande une certaine habitude, un peu de persévérance, et un contexte adéquat.

Le Brésil fut très disputé au cours de cette partie.


Ce fut donc très frustrant, mais malgré tout j'avais plusieurs motifs de satisfaction:

- Premièrement, la qualité des joueurs autour de la table. Intuitivement, on voit que la pratique du JDS/jeux de figs donne quelque repères stratégiques et réflexes tactiques. Beaux mouvements de François avec ses armées, repli stratégique de Sylvia en Suisse où elle vivait de ses rentes à l'abri des bruits du monde, coup d'état d'Aurore au Brésil avec autant de poigne que Margarett Tatcher au Malouines, etc. C'était vraiment plaisant à voir. La balance guerre économique / territoriale / politique a été bien comprise par tout le monde.

- Deuxièmement, j'ai bien aimé comment chacun s'est saisit de la part laissée libre par le jeu, à la savoir la dimension politique/diplomatique et le coté vaguement jeu de rôle. L'alliance intuitive de François et Sylvia dans la cogestion des intérêts indiens faisait plaisir à voir. Surtout que, alors qu'on s'attendait à un coup de couteau dans le dos de la part de Sylvia, c'est François qui a finement manœuvré (en échangeant/upgradant un bon au trésor) pour la bloquer. Les conseils avisés sur l'envahissement de l'Angola ou le péril Chinois, les menaces à peines voilées sur la mauvaise gestion du Brésil, les tentatives de déstabilisation du moral des troupes, sans compter ceux qui fourbissaient des complots dans l'ombre, tout cela était très marrant. Surtout que ça s'est fait dans la bonne humeur, ce massacre. Ça m''a rappelé la partie de Kingsburg où l'on se marrait sur les attributs de la comtesse.Bref, c'était un super moment.

- Autre motif de satisfaction, les premières impressions données par ce début de partie laissent à penser que les changements opérés par l'auteur sont franchement bien. Ils peuvent paraitre minimes, mais apportent beaucoup. Même si pour des raisons esthétiques et thématiques, je préfère la carte de Imperial I (qui représente l'Eurpoe dans l'entre-deux-guerre) force est de constater que celle là permet plus de frictions et de "jeu". D'abord parce qu'il y a plus de frontières, donc il est difficile de blinder des positions, que ce soit celles de son pays ou celle de ses colonies. Clairement, ça peut arriver de partout. D'autant que, comme on ne dispose que de 4 usines (au lieu de 5), si on veut des points il faut aller les chercher loin et s'étendre. Donc affaiblir des positions au profit d'autres, car des armées statiques, comme l'a bien noté François sont une plaie. Il y a plus de territoires à conquérir, mais aussi plus de prétendants. J'étais un peu désolé de constater qu'en 2030 le sort de l'Afrique ne s'est pas arrangé: après que les Européens se soient goinfrés au 19ème et 20ème siècle, c'est au tour de Inde et de la Chine. Ça a déjà commencé d'ailleurs. L'ensemble a l'air de produire un jeu beaucoup plus mouvant, encore plus que pour le premier opus, ou les positions sont incertaines et les lignes de force difficilement lisibles. Il n'y a qu'à voir, dans cette partie, l'ascension puis la chute chinoise. Ce coté mouvant est ce qui me fait préférer le jeu à Antique, que je trouve également très bon. Les investisseurs-gestionnaires auront donc certainement à être encore plus affutés/intuitifs/opportunistes dans leurs investissements et à ne pas rater le coche. J'ai l'impression que ce n'est vraiment pas facile et qu'il faut du nez. Au moment où la partie s'est arrêtée je me demandais si j'allais investir en Inde, ayant du mal à estimer la politique qu'allait mener Sylvia après sa tentative ratée de prendre pouvoir. J'essayais de faire la balance entre investir en Europe et donc la laisser se développer ou l'étouffer dans l'étau russo-américain pour ensuite renforcer mes positions en chine. Ce jeu raconte des histoires passionnantes.

- Enfin, surtout, malgré la fatigue et la partie tronquée, j'ai l'impression que tout le monde a passé un bon moment et que tout le monde y a trouvé un petit quelque chose. Je suis d'accord avec toi Sylvia: il faudrait qu'on refasse une partie pendant que les braises sont encore chaudes.


Fin de partie (pas la notre, car ils ont terminé eux...)


SYLVIA:
J'ai passé également un excellent après-midi, et comme nous le soulignions avec François, l'ambiance autour d'une table donne plus que du sel au jeu.
Personnellement, la victoire n'est que la cerise sur le gâteau. CE que j'aime vraiment dans le fait de jouer, c'est cette sensation de vivre une histoire, une aventure, de voir comment je m'en tire. Impéral pour moi est vraiment un bon jeu pour ça : la diplomatie, les menaces permanentes, la tension de voir son pays enclavés sans option de sortie ...
Merci encore pour cette excellente après-midi et j'ai vraiment hâte de remettre le couvert.

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