On a beau voyager, une constante reste: il n'y a plus rien de sacré et le fric gouverne. Nous aurons largement l'occasion de nous en rendre compte au cours de cette après-midi. Nous étions donc 4 Damien, Stéphane et Philippe un ami de 30 ans a moi que j'ai et de passage sur Lyon. Pour la suite je l'appellerais simplement Philippe. Au menu: Endeavor, Ys et Habemus Papam, discussions sur la société générale, la bourse, et sur pourquoi même les jeux allemands sont chinois...
François:
Partie bien sympa qui a prouvé une chose, aider les autres a devenir gouverneur n'est pas forcément pénalisant. Exemple : je permet à Damien de devenir gouverneur de l'amérique du sud. Avant qu'il ne puisse jouer sa prochaine action l'Amérique du sud est entierement colonisée. Par contre je reconnais que si j'ai rondement mené la première moitié du jeu, obtenant un cartographe au tour 4 avec déjà une excellente croissance de population, j'ai perdu la partie sur plusieurs bourdes. Essentiellement un ratage complet sur la colonisation de l'Amérique centrale qui me promettait moults récupération de pions (colonisation+routes commerciales). Mais aussi trop de cartes récupérées en fin de parties pour un gain minime (prendre l'université plutôt que le double piochage de carte aurait été plus avisé). Et utiliser ma forteresse pour conquérir une ou deux cases. Bref j'abandonne la victoire à stéphane 60 pts, je suis second avec 56 suivi de Philippe et enfin de Damien.
Damien:
Très plaisant de retrouver l'aventurier d'aluminium de l'année précédente, dont je n'avais eu qu'un bref aperçu. Le jeu possède toujours les mêmes qualités, entre autre d'être fluide et facile à jouer tout en ne manquant pas de profondeur. J'étais un peu rouillé sur les enjeux stratégiques et les manières de faire des points, l'intérêt des bâtiments. Par exemple, dans le choix des routes qu'on ouvre vers de nouveaux pays, qui ne rapportent rien, ou sur le coup du gouverneur, je n'ai pas été super malin. Si je laissais quelqu'un faire je pouvais espérer récupérer une route commerciale et/ou le comptoir double. J'ai quand même pu faire mon traditionnel putsch en Amérique du sud, par plaisir et pour démontrer au sceptique Philippe l'utilité du canon. 1) Ça fait du bien quand on vous pique une case que vous convoitiez 2) En un coup de canon, j'ai gagné une route commerciale et l'accès à la carte que convoitait François. Mais bon, si on y rejoue à l'occasion, je pense que je construirais mon jeu autrement. Et on y rejouera probablement. C'est un classique maintenant, même si, depuis, Navegador, sur le même thème, l'a, au moins, égalé.
François:
Une nouvelle partie qui fait suite à celle de la semaine dernière. Mais cette fois ci 4 joueurs au lieu de 3. Je garde le même principe que la semaine dernière pour l'initiative, à savoir que j'essaye de l'avoir le plus souvent possible de manière à jouer mes courtiers en dernier. Cette fois par contre je délaisse les gemmes noires et je me focalise sur collectionner 3 couleurs de gemmes (bleues, vertes et rouges). Stéphane va courrir les gemmes noires, Philippe être le seul à me disputer une fois l'initiative, et Damien va me sembler un peu aux abonnés absents.
Un final très tendu me permet, alors que j'ai été peu présent sur le marché de faire passer le court de la gemme verte devant la jaune. Plus loin se trouve la bleue et enfin la jaune. Je l'emporte de 3 points devant Philippe redoutable avec sa collection de gemme jaunes et plutôt équilibré sur le reste (vert, rouge, bleue et noires) Stéphane ayant raté une couleur de gemme se verra relégué à une dizaine de points derrière, et Damien plus loin confirme son passage à travers (je n'ai peut être pas été assez clair sur les points gagnés dans et à la fin de la partie :suspect: ). J'ai passé pas mal de temps durant la partie à contrôler les niveaux de gemmes rouges, vertes et bleues, cherchant sans cesse à atteindre la première place sur celle-ci. Objectif semi atteint puisque j'ai fini premier sur les bleues mais deuxieme sur les vertes et premier ex æquo sur les rouges.
Damien:
Un très bon jeu, rythmé, profond, d'une durée idéale. Un plateau et un matériel vraiment très réussis, surtout à comparer de choses qui sont venues après, Metropolys ou Mykerinos entre autre. Là, c'est pratique et beau. C'était marrant de voir que, dès le départ, il y avait des choses très affirmées que l'on retrouvera par la suite: l’iconographie, les cartes, la couleur orange, l'équilibrage obsessionnel, les possibilités multiples. Enchères, majorités, et calcul mental, tout est bien articulé ensemble. C'est très rigolo l'utilisation des jetons d'enchère, face cachée, face visible. Pourtant, comme tu l'as bien noté, François, je suis passé à coté. J'ai mis un tour et demi à comprendre comment gagner quoi, un tour et un quart à essayer de me battre et à faire, comme dans le jeu précédent, un ou deux jolis coups et le reste à vous regarder jouer car j'avais pris un trop mauvais départ sur les gemmes bleues et noires. Vraiment, ma courbe d'apprentissage n'est pas la même que la votre... Tout en reconnaissant les évidentes qualités d'Ys, qu'il faudrait être obtus pour ne pas voir, il me manque quelque chose pour vraiment avoir envie d'approfondir. Trop statique, trop matheux, trop abstrait pour moi. Plaisante découverte néanmoins. Mais je lui ai préféré un Yspahan, qui est plus léger, ou un Assyria qui est plus en mouvement, voire même un Caylus qui propose d'autres choses.
François:
Stéphane nous abandonne, nous nous retrouvons à trois pour élire un pape. Je vais faire les yeux doux à Mazarin, récupéré des leaders incorruptibles, mais rester un peu en retrait par rapport aux deux autres sur le nombre de cardinaux. Au final je termine à 15 points (dont 6 gràce à Mazarin), Philippe aussi et Damien à 11 ou 12 points. Le décès brutal du cardinal le plus âgé de Philippe juste avant l'élection du pape va me donner la victoire. Car en cas d'égalité celui qui possède le plus vieux cardinal l'emporte. Le décédé avait 71 ans, et j'ai encore en vie un respectable cardinal de 68 ans, Philippe n'annonçant plus que 59 ou 60 ans.
Lors de ma première partie j'avais trouvé le jeu sympa. Cette fois ci, malgré ma victoire je trouve que le soufflé est retombé. Manque de contrôle, manque de tension (peut être le nombre de joueurs, nous étions 4 la première fois et 3 cette fois ci). En plus même en étant dernier aux mises j'ai souvent récupéré la carte qui m'intéressait.
Damien:
On retrouve les gemmes chinoises dans cet autre jeu d'enchères et de corruption sur fond d'élection du pape. Pour ceux qui connaissent Les vents du Nord, le principe est le même: on se bat à coups d'enchères pour être le premier à choisir des cartes, et ce que l'on n'a pas obtenu de cette manière là, un certain nombre de cartes actions bien violentes permettent d'aller le piquer chez le voisin. Le nouveaux thème et les quelques ajouts fonctionnent très bien dans ce petit jeu modeste et léger. On retrouve le plaisir du premier avec un thème plus original, servi par des illustrations très agréables, et une durée de partie plus courte. Je suis partiellement d'accord avec François: la configuration trois joueurs est certainement plus faible, moins tendue en tout cas, du fait que chacun pourra prendre une carte. Pour moduler, il est probable qu'une meilleure connaissance des cartes et de leur puissance rajoute du sel à l'enchère. J'ai adoré la fin, l’enchaînement Case of Death / vainqueur du plus vieux cardinal. Quelques erreurs de règles et de comptage de ma part, mais qui n'ont pas eu d'incidence sur le résultat final. J'ai oublié de compter les trois voix supplémentaires. Des cartes puissantes, comme les trois voix volantes, n'ont pas forcément donné lieu à de grosses mises ou de grosses contestations. Le système de jeu est très intéressant et il y a de vrais choix à faire. Pour moi, c'est une bonne série B. Je pense que je continuerais à l'amener à l'occasion. Un bon bouche-trou dans une après-midi jeu. Et puis on a bien rigolé.
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