4 févr. 2011

Paths of Glory

"There are some people, you know, they think the way to be a big man is to shout and stomp and raise hell-and then nothing ever really happens. I'm not like that I never shoot blanks". 



Après moultes décalages, la rencontre (retour) avec Remy, dernière ligne droite de notre championnat 1960 s'est déroulée hier soir, dans une ambiance concentrée et sympathique, alcoolisée et chocolatée.

Le match aller avait vu la victoire à l'arrachée de Jb-Nixon, le retour était prometteur car Remy, même loin de ses terres, est un redoutable joueur, fin connaisseur maintenant de ce jeu passionnant et (parfois) énervant qu'est 1960 : Kennedy contre Nixon


Après les amabilités d'usage (bienvenue, prends donc un siège, bois ta bière, discute avec mon épouse... tactique éprouvée consistant à faire perdre la concentration de l'adversaire), Remy-Nixon se reconcentre et entame les hostilités par une première carte idéale : Du Vent Dans les Voiles à l'Ouest, lui permettant de placer dès le premier tour une petite dizaine de cubes sur le plateau... ça calme ! Après ce coup bas, Jb-Kennedy tente de se tenir à sa stratégie qui a fait ses preuves par le passé (car peu passionnante mais relativement efficace) : truster les enjeux. Remy-Nixon ayant pas mal de cartes très intéressantes à jouer lui permettant de bien blinder le plateau, il délaissera les enjeux, me laissant rapidement l'avantage dans ce secteur du jeu. Les appuis pro-Kennedy se multiplient sur le plateau, mais seront-ils utiles ? Remy-Nixon est rapidement à cours de Momentum, mais mène largement dans l'Ouest (totalité des états en sa faveur), dans le Sud (après une nouvelle carte Du Vent dans les Voiles), et dans le Midwest (grâce à une carte Du Vent dans les Voiles... et oui, il fait le triplé !).



Kennedy n'est pas très aventurier, et après avoir blindé ses soutiens à New York et Pennsylvanie (6 cubes sur chaque état), il s'en va tenter de reconquérir le Midwest, où il croise la route de son concurrent. S'en suivra une course poursuite des deux candidats dans cette région, les habitants ont dû vite saturer de nos visites répétées... Ayant l'avantage au nombre de cubes sur le plateau, Remy pouvait alors se contenter de viser l'égalité dans le Midwest pour remporter la victoire. Le débat télévisé approchant, je n'étais pas très fier, avec des cartes évènements qui m'ont semblé ultra-favorables à Nixon, surtout dans les 2 premiers tours. Mais comme le vainqueur de ce jeu se dessine dans les deux derniers tours, je gardai confiance. 



L'avantage de se sentir mené est qu'on se permet de tenter des trucs un peu plus originaux, comme de tenter de gagner le débat 9-0... pour cela j'avais mis de côté 5 cartes de fortes valeurs (4-4-4-3-2) toutes favorables à mon camp, dans les 3 sujets de débat. Exercice toujours périlleux, jamais maîtrisé, Jb-Kennedy remporte le premier sujet du débat (2 cubes). Je comprend alors que Remy n'a pas gardé de grosses cartes en sa faveur, je le vois même jouer des cartes de mon côté (quel débatteur, ce Nixon !). Je suis relativement confiant, mais le résultat sera finalement très décevant : les 2 derniers sujets du débat se terminent en même temps, et grâce à l'ordre des enjeux et le gain de l'initiative, Remy remporte le sujet le plus avantageux (4 cubes), pourtant à égalité avec moi (4 PC chacun). Là je râle, je couine, car si j'avais eu l'initiative, je lui collais un 9-0 cuisant... et là on se retrouve sur un bête 5-4... j'enrage ! Il est à noter que Kennedy sera particulièrement bougon toute la partie, il s'en est excusé régulièrement... la chance semblait être du côté Nixon, espérons qu'elle tourne !



Ce ne sera pas le cas au 6ème et avant dernier tour de jeu, quand je vois ma main de cartes entièrement composée de cartes Eléphant... 7 cartes favorables à Nixon ! Je serre les fesses, bénissant le ciel que Remy n'ait pas de Momentum, le résultat aurait été catastrophique. Fort de son avantage sur le plateau (Californie blindée à 6 cubes, Ouest totalement acquis à sa cause, Midwest partagé...) remy-Nixon s'attaque alors à mon fief : New York. Ayant placé un cube dans les médias de l'Est (évènement), Remy commence à détruire progressivement ma montagne de soutiens new-yorkais. J'enrage, mes fidèles électeurs m'abandonnent ! Comme Nixon reste en place à New York, je ne peux pas yjouer librement de PC pour remettre des cubes, mais dois faire des Vérifications de Soutien pour le combattre sur place. La bataille de New-York durera quelques temps, les deux candidats se faisant face dans ce même état. Pour moi c'est très lourd : je joue ma carte Kennedy, des cartes à 4 PC, pour contrer l'inexorable fuite de mes soutiens new-yorkais. Un heureux tirage de vérification de soutien mettra un terme à ce combat, Kennedy gardera New-York, mais ce fut chaud. 



Ayant gagné la si précieuse initiative du dernier tour, Remy-Nixon récupère des états de seconde zone avec sa dernière carte (Texas par exemple). C'est parti pour le décompte final ! Les recomptages de voix ne changeront pas grand chose (comme souvent), Remy ne retournant à sa cause qu'un petit état dans le Sud. Pour le reste, c'est facile : remy possède tout l'Ouest (115 points), mais seulement des états moyens dans les autres Régions. Je détiens l'Est, et les plus gros états du Midwest. Mes appuis dans le Sud seront les seuls à me rapporter des votes, peu d'états n'étant pas occupés sur la carte. Suspense... de courte durée, puisque Remy, calculatrice ambulante, a déjà évalué sa défaite en un coup d'œil sur le plateau. Je n'y crois guère, le décompte des voix étant souvent sujet à erreurs... mais le compte y est ! 295-242 pour Kennedy, tout heureux d'avoir retourné une situation qui lui semblait pourtant très compromise toute la partie (une nouvelle fois). 



Nixon a dominé dans tous les secteurs du jeu : cubes sur le plateau, évènements (Du Vent dans les Voiles...), tirage d'initiative favorable qui lui sauve le débat, tirage d'initiative favorable lui permettant de jouer dernier le dernier tour... et pourtant il s'incline, alors que ma seule fierté aura été de remporter la bataille des enjeux. Est-ce à dire que ce mécanisme est trop puissant ? Je ne saurai le dire, car finalement mes appuis, vu l'énergie investie, ne m'ont été utiles que dans une unique région (le Sud). 



En faisant le bilan de la partie avec Remy, nous avons identifié deux petites erreurs de sa part, qui auraient peut-être fait la différence : lors de notre cours-poursuite dans le Midwest, il se contentait de mettre 2-3 cubes par état, alors que moi je les blindais à 4, l'empêchant de les retourner à sa cause facilement. Il aurait blindé l'Illinois, par exemple, et le score aurait été tout autre. Mieux vaut mettre le paquet que saupoudrer, en tout cas c'était le cas hier soir. Seconde petite erreur : il aurait pû récupérer 1 momentum en jouant moins vite un coup foireux sur les enjeux, il l'a regretté après coup (surtout que c'était le tour pour lequel j'avais en main 7 cartes Eléphant...).



En tout cas une belle partie, très vivante, très rythmée, j'ai grogné un peu, j'espère ne pas avoir saoulé Remy. Le jeu est équilibré au possible, réglé comme du papier à musique, la victoire se joue une nouvelle fois à rien... c'est ça qui fait son charme !

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