4 févr. 2011

4 février 2011, Mousquetaires et Condottiere, un exercice de réhabilitation



Nous étions réunis, Jérôme, Vince et moi, chez Jean Baptiste pour une courte après-midi ludique. Nous avons pu faire une partie complète et intense des Mousquetaires du Roy et un début de partie de Condottiere.




Très intéressante partie, très différente de ce que l'on a connu jusque ici. 

Ceux qui avaient des doutes sur la force de Milady, en particulier dans la configuration à quatre censée être plus facile, ont été bien rassurés. Ils ont pris une défaite bien cuisante, dans une partie entre joueurs expérimentés et efficaces. Un vrai plaisir.Vince-Milady nous a mis une bonne fessée, à base de combos perverses et de déshonneur de la reine au Louvres. 

Connaissant la tendance des Mousquetaires à vouloir suréquiper d'emblée notre ami d'Artagnan, elle a produit une ouverture très intéressante: la carte Paris mettant en péril l'honneur de la reine, Cavois comme nemesis d'Aramis et un Louvre bien protégé et encombré de mendiants. Une ouverture toute en puissance. La problématique était la suivante: si nous équipions notre ami, nous ne pouvions pas résoudre le Louvre, si nous résolvions le Louvre, etc.

Nous avons fait l'impasse sur la carte Paris, qui est resté toute la partie (!) et nous nous sommes épuisés, en points de vie, en carte aventures, et en temps à écoper le Louvre. A peine avions nous joué une carte personnage remontant un peu l'honneur de la reine, que Milady; imperturbable, mettait une perfidie dessus. A peine avions nous résolu les mendiants qu'un assassin venait compléter le garde qui inflige une blessure. Les deux larrons s'entendent fort bien. Une pression continue sur Le Louvre, puisque nous perdions un point par tour et que nous étions contraint d'y intervenir. Nous avions la chance en même temps d'avoir Monsieur de Bompierre à la Rochelle dès le début, ce qui aide.

Elle a fait un usage très à propos du cabinet de Richelieu, de son hôtel particulier. Rochefort, comme adversaire ou, c'est encore plus intéressant, comme menace potentielle a beaucoup pesé. Ses espions qui lui rapportaient les propos peu discrets des Mousquetaires ont bien oeuvrés (tiens, la perfidie qui interdit les échanges...) On ne se méfie jamais assez. Elle semblait toujours avoir un coup d'avance -- et pour cause ! -- et nous retrouvions la Milady Impitoyable, surpuissante et en même temps assez fascinante de nos première parties. Elle semblait même blessée dans son orgueil par le scepticisme de certains,  et bien décidée à nous en remontrer.

Nous n'avons pas eu de chance à la Rochelle (jet de dés avec des tirages défiant les probabilités, genre trois épées sur trois d'un coté et zéro épées sur cinq dés !) alors que nous aurions pu gagner une carte aventure qui nous aurait donné un petit élan qui a manqué. En effet, plus encore que dans les autres parties nous avons senti que les Mousquetaires s'ils plient et souffrent tout un temps, deviennent puissant une fois équipés et peuvent avancer la quête en vitesse. D'ailleurs, la stratégie de Milady nous a donné beaucoup d'argent et de jetons épopée. 

Sans doute que notre erreur de Mousquetaires est de ne pas avoir su dévier de ce que nous pensions savoir. Peut-être aurait-il fallu invertir le schéma habituel, équiper Aramis, qu'il nous débarrasse de Cavois et que Milady se désintéresse du Louvre ? Peut-être nous sommes nous trop obstinés sur la Rochelle ? Difficile à dire à posteriori. Nous avons bien vu en tout cas que la problématique posée par Milady nous a complètement décontenancé. Un petit détail tout con, mais la guerre psychologique qu'elle nous menait faisait qu'on tremblait un peu plus que d'habitude sur la quête au moment de révéler les jetons. Les deux pièges dans le plateau qui se passe de nuit, où on dépense des cartes et des cartes, c'est vraiment une belle saloperie.

La fin que nous redoutions est arrivée. Défaite par déshonneur de la reine, peu après la mi-temps. Le petit coup de sablier sur ce qui aurait pu être notre dernière action n'a pas eu beaucoup d'effet, sinon de nous affliger encore plus: nous n'avions pas de temps pour faire nos actions, mais nous nous sommes vites aperçu que, une fois d' Artagan défait, nous n'avons tout simplement plus rien à faire. 

Peut-on parler d'erreur de Milady quand les Mousquetaires perdent au Louvre, sans dépasser le troisième plateau de la quête ? Pas vraiment, mais disons qu'en terme d'enseignement pour mes parties futures en temps qu'ange du mal, j'ai noté que deux foyers d'incendie valent mieux qu'un et que le moment de bascule de la carte Paris est intéressant. A sa place j'aurais mis à un moment (quand elle est passée à 3 dés) un peu plus la pression à la Rochelle. Le fait que nous avions beaucoup d'argent nous a permis d'acheter force baumes et de rester en vie. Nous avons également pu acheter un cheval dont nous avons pu mesurer l'efficacité. 

D'autres facettes du jeu me sont apparu et, clairement, quand tous les joueurs sont expérimentés il prend encore une autre saveur. L'art du contre-pied, s'il est maîtrisé par Milady peut vraiment dérouter les Mousquetaires. L'un comme l'autre camp doit tenir compte du rythme de la partie, qui est de plus en plus en faveur des Mousquetaires. Les combinaisons Paris - Perfidies - Adversaires - Embuches - Rochefort que l'ont met en place au départ son importantes. Mais ensuite, il faut prévoir un deuxième rideau, difficilement pensable à l'avance. Par exemple, ce qui ne nous a pas tué dans la combinaison mortelle, nous a vraiment rendu surpuissants. L'enjeu était alors de nous ralentir sur la quête et nous avons senti Milady, un peu, décontenancée. Elle aussi doit être en capacité de sortir de ses schémas habituels. J'aime beaucoup ce type de jeux où il faut se réinventer et où, mine de rien, la psychologie, ce qu'on peut lire sur le visage de l'autre nous donne un nouvel élan. 

Vraiment un excellent jeu que Jérôme, qui découvrait, semble avoir pleinement apprécié. Il a apporté beaucoup de temporisation.Bravo Milady. A charge de revanche. Je laisse la conclusion à Sun Tzu: "Connais ton ennemi..."



Condottiere.




Le début de partie que nous avons fait a été très intéressant. Déjà des choses se dessinaient. Il doit prendre un peu d'ampleur quand tout le monde connait les cartes et les enjeux de la partie. Nous ne sommes pas allés jusqu'à la fin, aussi nous ne pourrons pas nous prononcer sur le Kingmaking, mais déjà des écarts étaient bien creusés. Les cartes courtisanes et printemps compliquent la tâche. Il est à noter que le même auteur a produit un autre jeu autour du siège de Troie qui se joue par équipe. A essayer un jour. 



Jean Baptiste:

Effectivement, ce n'est pas toujours simple de dégager du temps, entre le contraintes professionnelles, syndicales, familiales... mais entre une petite Margot qui prend son biberon et un Louis qui sort de l'école à 16h30, nous avons réussi à jouer sereinement cet aprem, et pour une vraie belle partie de Mousquetaires, comme aux premiers temps ! Moi qui avait de sérieux doutes sur les chances de Milady, je me suis fait piéger par Vince, ses stratégies fourbes, et ses terribles lancers de dés... Je suis ravi de perdre, car on a bien cogité, dans un bel esprit coopératif, c'était vraiment une chouette partie. Ce jeu est pour moi une vraie réussite, je suis ravi de voir Milady gagner, ça me redonne envie de le ressortir rapidement. Bravo Vince !Condottière aurait mérité plus de temps, partie tronquée, mais la victoire est accordée à Damien, qui avait déjà 3 cubes sur le plateau quand je n'en avais qu'un seul petit... Dodo a raison, ce jeu est forcément buggé !! 

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