24 nov. 2010

The king of Tenessee



"It is necessary for me to establish a winner image. Therefore, I have to beat somebody."

Trépidente partie, hier soir entre JB Nixon et Jérôme Kennedy à Mornant Beach. Partie relativement atypique, riche en suspense et en émotion, jusque dans le decompte final, la fébrilité des protagonistes nous obligeant à recompter 4 fois le score final.

Tout commença relativement calmement : Les trois premières manches se résumant en un round d'observation tendu sur les enjeux : "Et vas y que je te mets 3 cubes sur les enjeux...Et vas y que je te les enlèves !!!..." Passionnant !!!  :suspect: A cette petite gueguerre psychologique, Jean-Baptiste l'emporta : je craquais dés la 4éme manche, et laissait Nixon s'emparer allègrement des enjeux. Ma stratégie fut alors d'occuper un maximum le terrain en menant d'un cube dans un maximum d'état de minimum 8 voix. JB se concentrant toujours sur les enjeux, je parvenait ainsi a lui  prendre 2 tours d'avance sur cet objectif : Serrage de paluche en Ohio, Interwiew dans le métro de Los Angeles, visite d'usine au Michigan...Revers de la médaille, Nixon (JB) obtenait d'indéfectibles appuis dans chacune des 4 régions, et me privait de précieux Momentum.Cette partie Pré débat fut relativement insipide et très vite jouées, mais essentiel pour valoriser le débat et préparer le terrain des 2 dernières manches qui furent palpitantes.

Le débat fut atypique : Peu chanceux au niveau du tirage de mes cartes lors des 5 premières manches, privé de momentum sur la fin, je choisis de reclasser mes cartes "débats" en mode "poubelle". Je ne pouvais gagner seulement, et qu'avec beaucoup de chance l'enjeu "défense", où je ne possédais qu'une carte. Mes autres cartes étaient favorable à Nixon en "Economie" et "Droit Civique", ce qui me permit de l'aider à gagner ces 2 enjeux en premier, pour emporter les 4 points de l'enjeu défense délaissé par Nixon (JB n'avait aucune carte "défense"). Résultat des courses : Nixon emporte le débat 5/4. Je n'en espérait pas autant compte tenu de mon jeu pitoyable.

La situation Post Débat était la suivante : Kennedy maitrisait la Californie + quelques états à 6/8 de l'Ouest ; tout le Sud, tout le Midwest, et quelques états secondaires de l'Est. Nixon de son coté menait quelques petits états de l'Ouest et de l'Est et emportait New York, La Pensylvanie, le Massachusset avec 5 ou 6 cubes sur chaque état.Tous les enjeux étaient largement du coté de Nixon, mais la situation sur le terrain était  plus que favorable à Kennedy qui avait prit une belle avance sur le terrain. John Fitzgerald décida alors de soutenir les médias dans l'Est afin de partir à la conquète de NY et de la Pensylvannie, mais également et surtout pour obliger Nixon à defendre ces deux Etats afin de le fixer et l'empécher de reprendre mes positions déjà acquise. Ce coup me permis d'arriver à la 7eme manche avec une avance très confortable d'environ 120 voix. Cette dernière manche commença sur les chapeaux de roues : Nixon sortie de sa manche une carte diminuant les PC de Kennedy de 2 par carte... Surpuissant... d'autant que je comptais utiliser la majorité de mes cartes pour faire campagne.Je répliquais avec le "Silence d'Eiseinhover", empéchant Nixon d'utiliser des PC pour attaquer les états que je menais !! Banco !!  Je voyais à la mine déconfite de JB qu'il n'avait pas les cartes qu'il fallait pour contrer un tel évènement. Je jubilais intèrieurement. Ce fut alors la course vers les territoires vierges de cube (Virginie , Floride et Caroline du Sud (de mémoire)), puis pression sur Hawai . J'abattais trop tôt une carte me proposant d'ajouter 1 cube dans 7 états différentes, et me permettant de consolider mes positions. Trop tôt, car JB abattait après moi la même carte (ou quasi) , carte qui lui permit de vider d'1 cube 7 états infèrieurs à 10 cubes, et d'ainsi les controler grace à ses appuis : Résultante ==> Nixon reprend une cinquantaine de Voix à Kennedy sur ce coup là. J'étais livide  :pale: .

Le jour des élections fut un echec total pour Kennedy, mais peu importe car il n'avait misé que sur des petits états. Nixon, lui, fit un festival en reprenant la Californie (que je menais avec deux cubes (tirage de deux cubes rouge + Soutien) et le tenessee (11 pts).Le décompte allait être sérré... premier decompte : je trouve 259 pour Kennedy, et Nixon en comptable perturbé ne parvenait pas a finir et décida de recommencer le décompte. Je le suivais : Nous tombames tous deux d'accord au deuxième décomptes sur un 269/268 (!!!) en faveur de Kennedy. Incroyable !!! :P . Je jubilais à nouveau !! Mais un troisième decompte s'imposait, et à la calculatrice, cette fois, pour tomber sur un score de 278 à 259 en faveur de Nixon... Confirmé par un quatrième decompte  Nixon l'emporte donc d'un cheveu (la prise de Tennesse le jour des élections).

J'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil et me suis levé ce matin avec un gout d'amertume dans la bouche. Arf... Je suis passé si près de battre "The King" et de relancer le championnat. Et le pire, c'est que je sais pourquoi : La fameuse carte que j'ai joué a contre temps... Je l'aurais gardé pour la fin, comme prévu dans ma stratégie de début de manche, et c'était gagné... J'ai craqué !!!...C'est pour toutes ces sensations de bonheur, d'excitation et de désaroi que j'aime ce jeu et ce championnat. La compétition a une saveur toute différente des rencontres habituelles où l'important pour moi est avant tout la convivialité qu'offre un bon jeu, sa découverte, son immersion... J'adore ce jeu, j'adore ce championnat !! Mais il est quasi joué. Alors vivement le prochain !! 


Jérôme





Diantre ! Merci pour le super compte-rendu Jérôme, je suis content d'avoir ton ressenti sur cette partie qui m'aura bien marqué aussi ! La dramaturgie a été exceptionnelle, notre fébrilité lors du comptage des voix nous faisant passer de la joie aux larmes en quelques minutes (bon j'exagère...).

J'avais abordé la partie sans grande passion, il faut dire que je n'avais pas retouché à 1960 depuis ma dernière partie en septembre. Par défaut, je suis parti bille en tête sur ma stratégie de base : truster les enjeux ! Je l'ai fait avec excès, jouant ma carte Nixon dès le 1er tour pour dissuader progressivement Jérôme de m'affronter sur ce terrain là, le privant de Momentum et d'appuis. En cela j'ai parfaitement réussi (6 ou 7 appuis sur le plateau, Jérôme à court de Momentum la plupart du temps, me permettant de jouer mes cartes Kennedy sans pression). Avec du recul, je m'aperçois que, si cette stratégie me parait judicieuse, elle est aussi contraignante : il faut sans cesse dépenser des cubes pour maintenir son avantage sur les enjeux, et comme le moindre cube est important (on l'a bien vu ce soir), il ne faut pas la sur-jouer, ce que j'ai sans doute fait. Proportionnellement à l'investissement que j'y ai mis, les appuis ne m'ont été que d'une faible utilité, car je ne pense pas qu'il ne me rapportent plus d'un ou deux petits états. C'est pas cher payé pour le nombre de cubes dépensés. Je ne renie pas cette stratégie, qui est un vrai choix mais qui est aussi dictée par les cartes que l'on a en main. 

Lorsque je me suis dégagé des enjeux, j'ai enfin regardé le plateau de jeu pour voir que Jérôme disposait d'un très net avantage dans ce qui compte vraiment : les électeurs ! Il avait tout le Sud et le Midwest, et une partie non négligeable de l'Est et l'ouest (Californie entre autres). Je n'avais fait que blinder New York (45 voix) et la Pennsylvanie (32 voix) avec pas moins de 6 ou 7 cubes dissuasifs mais là encore peut-être en sur-nombre. Alors que je pensais me tourner tranquillement vers le reste du pays, v'la-t-y pas qu'il me colle 3 cubes de médias dans l'Est, me dissuadant de partir loin de New York et qu'il ne me le reprenne rapidement. Je temporise, avec seulement un rapide aller-retour dans le Midwest pour titiller les terres démocrates, et je me prépare au débat, déclencheur de la dernière ligne droite.

Le débat est un exercice très spécial, personne ne semble encore savoir comment bien l'aborder et le jouer. Une seule règle : ne pas le perdre 9-0, handicapant gravement la fin de partie. Je m'étais juré de garder au moins une carte pour chaque sujet débattu, mais je n'y étais pas arrivé. Nous ressortons du débat tous les deux satisfaits, Jérôme et son unique carte de défense gagne 4 PC avec bonheur, mais je n'ai pas de regret, j'avais joué pour limiter les dégâts. Peut-être faudra-t-il un jour viser le 9-0 décisif, mais le mécanisme du débat fait que rien ne sera jamais maîtrisé. Viser un partage des points me parait judicieux.

Il reste alors deux tours de jeu. Jérôme est largement en tête sur le terrain, et plus personne ne s'occupe des enjeux, se concentrant pleinement sur la campagne proprement dite. Je récupère ma carte Nixon, je blinde encore un peu NY, préparant au mieux mon dernier tour de jeu, avec pour objectif de vider le maximum d'états pour profiter de mes nombreux appuis. Mais le scénario ne sera pas celui prévu, loin de là. Cette partie classique, voire monotone, va se transformer en une partie historique grâce à 2 cartes terriblement efficaces : Jérôme a une pénalité de 2 PC pour faire campagne (en gros il ne fait presque rien), et moi c'est encore pire : je ne peux pas faire campagne dans les états menés par Jérôme... ! Comme il n'y a presque que ça sur la carte, je me préparer à ne rien faire du tour... Je relis la carte 10 fois, c'est bien ça... Jérôme jubile intérieurement (il est quand même fair-play !), et je me dis "perdu pour perdu, mon petit Richard, tu vas aller chercher la moindre voix, le moindre état, pour ne pas avoir de regrets"... c'est ici qu'on se retrouve Jérôme et moi dans un tour de jeu ubuesque, faisant campagne jusque dans le Vermont pour 4 pauvres voix... ce sera la pire fin de campagne de l'histoire, avec des candidats sur les rotules... je sors heureusement en dernière carte un évènement qui me permet de retourner un nombre non-négligeable d'états (6 états <10 voix dans l'ouest et le midwest). Mais c'est encore loin de suffire ! A ce moment là, pour moi et pour Jérôme, j'avais encore perdu.

C'est l'heure de recompter les voix. N'ayant que ça à faire, j'avais mis de côté des bonnes cartes, et je croise les doigts en sortant les cubes du sac. Je commence par la Californie (32 voix), et Jérôme (qui n'aura jamais réussi à la protéger complètement) blanchit quelque peu en voyant 2 cubes rouges me permettre de la retourner à mon avantage. Il ne regardera même pas ces traitres d'électeurs du Tennessee (10 voix) changer eux aussi de camp. Il pense avoir perdu, et j'essaie de lui faire confiance... après, comme dans une remarquable tragédie, tout s'enchaîne : on compte les voix 1 fois, 2 fois, Jérôme est devant pour 1 vote. Je baisse la tête, j'accepte la défaite, qui pour moi était amplement méritée. On recompte au cas où... je gagne de 19 voix. La calculatrice nous départage, je l'emporte...

Que faut-il de plus pour faire un bon scénario ? En toute honnêteté, j'aurai accepté sans problème la défaite, car Jérôme m'a prouvé une nouvelle fois qu'il était redoutable. Perdre d'un vote, dans ce championnat si sympathique, dans ce jeu si bluffant, aurait été facile à encaisser. Je l'emporte certes, et je suis vraiment déçu pour Jérôme, qui n'avait pas apprécié notre première confrontation, et qui se souviendra longtemps de la revanche, pour d'autres raisons tout aussi douloureuses...

Pour conclure, je tiens à souligner que nous avons à mon avis dépassé un stade dans ce jeu, le niveau de jeu est très élevé, la moindre erreur impardonnable. Je suis ravi d'être devant, le championnat n'est pas fini, et Jérôme a droit à une nouvelle revanche dès qu'il le souhaitera. J'ai appris plein de choses face à lui une nouvelle fois, et j'espère que la partie sera encore de haute volée !



Jean Baptiste

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