7 oct. 2010

Interlude stratégique: Les médias


Nixon tient les médias dans l'est, Kennedy les états. 




"In the television age, the key distinction is between the candidate who can speak poetry and the one who can only speak prose". 









Je vais résumer, pour ouvrir le sujet, ce que m'a évoqué la partie d'aujourd'hui au sujet des médias, un enjeu stratégique dont on ne sait que trop penser en général.En fait, je débute, et les médias, comme le débat, qui sont les points les moins évidents de ce jeu me posent pas mal de questions.



En premier lieu, j'ai l'impression que si se positionner sur les enjeux est assez clair et évident, les médias sont plus subtils, plus difficiles à saisir et manier. On pourrait avoir l'impression qu'ils sont peu utiles et pas très rémunérateurs. De fait, ils sont souvent un peu négligés dans les premières parties au profit de grosses bagarres dans la campagne dans les états Mais j'y voyais quand même quelques intérêts.

Pouvoir faire campagne dans un état remporté par un candidat ou dans un état où il est présent. Il y aura toujours un évènement permettant de contourner la règle du tirage de soutien si le candidat est présent ou s'il a 4 cubes ou + dans la ville. Mais, plus on avance dans le jeu et plus on risque de ne pas en avoir dans sa main ou plus d'avoir besoin de cette carte ailleurs (pour se positionner sur les enjeux par exemple, ou la conserver pour la stratégie de campagne). Personnellement, je préfère aborder les deux tours post-débat en ayant assis des positions dans les médias qui me laisseront le choix, le moment venu, d'attaquer une position à l'aide d'un évènement ou des PC d'une autre carte. Ce moment où il reste deux tours + élection est vraiment un moment de bascule. Tout semble aller très vite après et je me mors souvent les doigts de ne pas avoir fait certaines chose avant, ou d'être contraint à utiliser une carte de telle manière, de ne pas pouvoir en garder une pour la stratégie de campagne, ou encore d'être obligé de traverser le pays. Ce timing est assez intéressant, et il me semble qu'il se prépare. Les médias n'échappent pas à la règle.

Changer l'ordre des enjeux si l'on est majoritaire Je préfère que l'adversaire ne commence pas un tour avec un cube restant sur l'enjeu le plus haut. Ça me chiffonne. Ça me coutera beaucoup pour prendre place et ne lui coutera rien pour rendre cette position imprenable. Et inversement, s'il nous reste un cube, on peut avantageusement préparer la suite. Rien que ça, à mon avis, mérite qu'on s'y arrête. Bien sûr, il y aura toujours les évènements ou les PC pour parer à cette situation. Mais, dans ce cas, mener dans les médias permet, sans dépense supplémentaire, de pas mal bousculer la situation. C'est, en quelque sorte un coup gratuit qui peut avoir de l'impact. Imaginons que Kennedy termine un tour avec 2 PC sur les droits civiques en première position. Il nous reste une carte à jouer avant le décompte. Plusieurs possibilités s'offrent à nous pour parer cette situation: avoir en main un évènement intervenant sur les droits civiques, dépenser 3PC pour ramener le nombre de cubes à 0, ne pas intervenir, jouer ailleurs et préparer le tour suivant avec les médias. Si on le ramène à 0, il ne gagne rien et nous non plus. C'est une solution. Une solution néanmoins couteuse qui fait utiliser 3 PC (et éventuellement un évènement) pour ne rien gagner. Si l'enjeu d'en dessous, disons l'économie, est vide, j'aurais personnellement tendance à opter pour la solution suivante: laisser les droits civiques en l'état,investir mes 3 PC sur l'économie et changer l'ordre des enjeux pour le tour suivant en passant l'économie en tête. Les médias ouvrent également la possibilité de changer l'ordre des enjeux avant le débat. Je ne sais pas si cela peut avoir une importance. Il y a une règle qui organise les choses si deux débats se terminent en même temps où cette question de la place intervient, non ?

Les cartes favorables au leader dans les médias. Il y a mine de rien quelques cartes favorables au leader des médias, et, même si on ne peut pas toutes les avoir, ce n'est pas une raison pour les laisser à l'autre. Dans les derniers tours, on sait que les investissements dans les médias vont se faire rares puisque chaque carte compte. Si les cartes favorisant, en particulier dans l'est, le leader des médias ne sont pas tombées à ce moment, je me frotte les mains d'avoir préparé ce moment. * Permettre d'exploiter au mieux certaines cartes / offrir des possibilités supplémentaires Il y a certaines situations/des moments où des cartes (2, 3 ou 4 PV) ne sont pas significatives/dangereuses en tant qu' évènement, ne permettent pas de gagner un enjeu (ou n'apporteront rien de plus à une position), etn'auront pas (en début ou milieu de partie) d'influence significative sur les états. Je préfère dans certaines situations les jouer sur les médias. Même si c'est un cube ou deux de gagné, cela me semble parfois plus efficient que de placer un troisième cube sur un enjeu ou d'en faire perdre un à l'adversaire sans rien gagner. En ce sens, j'y vois la possibilité de rentabiliser au mieux certaine cartes. Les médias sont alors une opportunité supplémentaire de les employer, ce qui n'est pas négligeable.

Les médias semblent inoffensifs. Plutôt qu'exciter l'adversaire et perdre de l'énergie dans les combats inutiles en début milieu de partie, les médias sont une manière de développer un jeu pas trop agressif et de préparer les deux derniers tours et l'élection. * Apport de cubes pour les tirages de soutien De plus en plus je m'aperçois que les tirages de soutien lors de l'élection peuvent être déterminants. De la même manière que les momentum ou appuis obtenus, que les cubes placés sur les enjeux au dernier tour, les médias sont un investissement non négligeable.
Comme pour les débat, si les deux adversaires se battent pour les médias, le différentiel ne sera pas énorme, donc l'influence peu significative, mais si on imagine qu'un joueur ait + 7 ou même + 8 cubes, cela peut se révéler décisif, surtout si on a les appuis adéquats. Pour prendre l'exemple du Texas: cet état qui rapporte 24 points. Ce n'est pas New York ou la Californie en terme de rentabilité. Ce n'est pas Hawaï non plus. Un bon exemple de ces états intermédiaires. Imaginons que l'adversaire y est arrivé à quatre cubes. Si on attaque, il va contre attaquer et porter sur attention sur la région. Si on n'attaque pas et qu'on porte nos efforts ailleurs, il y a des chances qu'il reste dans cette position de force (ou supposée telle.) Mener dans les médias dans le sud permet alors deux choses. Premièrement, dans le dernier tour avec une modeste carte 2/3 PC (qu'ont a parfois du mal à utiliser à plein) on peut le baisser à un ou deux cubes. Si la stratégie de campagne intègre la carte TX et pour peu que les médias amènent une supériorité en cubes, il devient possible de tenter de le ramener à 0. C'est ce que j'ai fait tout à l'heure. (Bon, ça n'a pas marché parce que j'étais un peu court en cubes...) Avec un appui adéquat, le Texas est alors gagné, et sans doute avec une dépense en PC moindre que si on avait attaqué, subi une contre attaque, etc. C'est pourquoi, dans cette configuration, investir dans les médias plutôt qu'attaquer rapidement et frontalement le sud me semble plus rentable , surtout en milieu de partie.

*Au final, je vois deux intérêts principaux, au delà de ce qui a été évoqué plus haut: - j'ai l'impression que les médias me préservent des coups moyennement intéressants voire peu porteurs à long terme. J'y vais quand je ne peux rien faire d'autre de vraiment intéressant, ou qu'une carte me semble mieux employée de cette manière. L'investissement est donc minime, surtout que j'ai tendance à utiliser les cartes 2PC ou 3PC dessus. - Je les vois plus, un peu à la manière du débat, comme la goutte d'eau qui peut faire basculer une partie serrée. Cette goutte n'est pas trés conséquente si elle est disputée, par contre si un seul des deux adversaires prend une avance importante dans les médias, les conséquences peuvent être nombreuses (orientation des enjeux, protection des états, tirages de soutien lors des élections.

Pour conclure, ils semblent loin d'être aussi inoffensifs et anodins qu'ils en ont l'air. Une question demeure cependant: quand y aller ? Dans quels médias investir en priorité ? Pour moi, c'est un investissement de début/milieu de partie, à un moment où j'ai l'impression que se déplacer à fond et multiplier les prises de position fragiles dans les états n'est pas forcément le plus pertinent. J'ai tout naturellement tendance à forcer la dose dans des régions (est et sud par exemple si je suis Nixon) où je sens que la la bataille va être rude. Bon voilà, c'était ce que m'a évoqué la partie d'aujourd'hui. La première où j'ai commencer à regarder les médias autrement. Il est possible que je fasse fausse route ou que je passe à coté d'autres choses, mais je serais intéressé d'en discuter

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